Théorie
Prototypage


Notes de construction

Vers un flash sous-marin pour appareil photo numérique :
Considérations théoriques et choix de composants.

Lionel Pawlowski, Décembre 2003

 

 

L'avant projet

Les flashs intégrés sur les appareils photo numériques et la configuration des boitiers étanches les rend utilisable en plongée sans avoir besoin à première vue d'un flash externe. Pourtant leur utilisation est pratiquement impossible dans des cas comme la prise de vue très rapprochée avec ou sans lentille additionnelle mais également sur des sujets un peu plus éloignés. A faible distance, le flash peut être en partie occulté par la forme du boitier et à distance élevée, la lumière du flash illumine les particules en face de l'objectif. Ces phénomènes sont liés à des problèmes de rapprochement et de parallaxe entre l'objectif et le flash et peuvent se résoudre par l'utilisation d'un flash externe.

On trouve de nombreux flashs sous-marins mais il n'existe pas de produits très abordables pour les novices. L'examen des caractéristiques des modèles "entrée de gamme" laisse entendre que globalement ces flashs ont une électronique composé d'un circuit flash et d'un déclencheur optique, une cellule dite esclave qui réagit au flash émis par l'appareil. Le tout est logé dans un caisson étanche. Certains fabriquants proposent des caissons pour flash avec une connectique très limitée.

Le YS-25DX de Sea&Sea est un flash compatible numérique. Le flash comporte entre autre un réglage de la puissance, se fixe sur un bras à rotule. Le flash est asservie au flash de l'appareil numérique via une fibre optique et un support opaque.

(photo copyrightée Sea&Sea)

 

Le PFL-01 est un caisson pour flash Olympus. Etanche à 40m, il comprend une connectique étanche additionnelle destinée à être connectée à un caisson. Le flash peut toutefois fonctionner en mode automatique.

(photo copyrightée Olympus)

 

Sur cette base, la question qui se pose c'est comment faire pareil et moins cher. Un problème supplémentaire dans ce type de réalisation est la spécificité de la cellule slave lorsqu'il s'agit de gérer le flash d'un appareil photo numérique. Ceux-ci sont en effet équipés d'un préflash chargé de réaliser les réglages de l'appareil. Avec une cellule slave normale, la cellule déclenche le flash au premier flash de l'appareil photo et le flash n'a pas le temps de se recharger pour le second flash rendant donc inopérant l'usage d'un flash externe.

Il s'est passé un an entre le début du projet et les premiers tests du module complet. L'offre en matière de pièces a beaucoup évolué durant cette période et ce projet n'a cessé de se simplifier au cours du temps pour ne devenir qu'un pur produit "mécanique" à partir d'un projet où tout était à faire. Cette page recense différentes approches puis offre des infos concernant une solution actuelle. Tous les détails de la construction ne sont pas détaillés mais les concepts nécessaires le sont suffisamment pour pouvoir vous même envisager la construction de votre propre flash.

 

Choix des composants

Mise en garde: Attention, la tension dans les flashs est très importante. Manipuler le circuit d'un flash peut entraîner des risques de chocs électriques ou d'incendies ! Les informations contenues dans cette page ne sont valables que pour le matériel utilisé par l'auteur et l'auteur décline toute responsabilité en cas d'incident lié de près ou de loin à l'usage des informations contenues dans ces pages.

Il me parut nécessaire dans un premier temps d'acquérir un flash et une cellule slave, les flashs entrées de gamme numérique avec cellules intégrées étant à l'époque trop chers. Au final ce fût un flash Sunpak Remote Lite II qui fût sélectionné mais j'y reviendrais plus loin. Le choix du flash n'est pas vraiment crucial: on peut considérer aussi bien le circuit flash d'un jetable qu'un flash haut de gamme réglable. Il y a toutefois un bémol quant à l'utilisation de flash réglable: pour profiter de ces réglages, il est nécessaire de mettre en place un controle déporté de ceux-ci et pour cela il est nécessaire de démonter le flash et sur les bornes des boutons ou des réglettes, connecter des liaisons vers des boutons étanches ou des réseaux d'ampoules ILS dans le cas des reglettes (il s'agit ensuite de réaliser un curseur magnétique et son rail à l'exterieur du caisson).

Il existe de nombreux circuits slave disponibles sur internet pour appareil argentique. Ces circuits comportent généralement un phototransistor ou une photodiode qui active sous une forte lumière la décharge du flash via un optocoupleur ou un triac. La présence de préflash sur les appareil numérique complique un peu les choses dans la mesure où il faut un circuit qui ne déclanche le flash qu'au second flash de l'appareil photo. Les amateurs considèrent soit un déclanchement retardé spécifique à chaque marque, soit un comptage du nombre de flashs. Si le premier circuit est réalisable très facilement, le second nécessite une électronique un peu plus élaborée. On trouve peu de plans sur internet de circuits génériques et les rares solutions commerciales sont relativement onéreuses. Par ailleurs, les flashs ont des tensions au contact de leur "sabot" très différentes et par conséquent seuls les circuits isolés galvaniquement (optocoupleur) peuvent être compatibles avec n'importe quel flash.

Dave Gibson est un spéléologue anglais qui a développé une cellule slave pour la photo en spéléo. Cette cellule présente la caractéristique de réagir à la lumière visible (et non aux infrarouges) ce qui la rend totalement opérationnelle sous l'eau. La cellule est également protégée par un opto-coupleur et est compatible avec tous les flashs. Bien qu'elle ne fonctionne actuellement que pour les appareils argentiques, l'équivalent pour appareil numérique est en cours de développement

(photo copyrightée Dave Gibson)

http://www.caves.org.uk/flash/

 

 

Elliott Sound Products est une boîte en australie spécialisée dans les kits électroniques audio. Elle commercialise un module le DF100 destiné à gerer les préflashs des appareils numériques. Il ne supporte que les flash dont la tension au sabot est inférieure à 15V.

(photo copyrightée ESP)

http://sound.westhost.com/df100.htm

 

C'est finalement l'évolution de l'offre qui solutionnera ces questions. Sunpak a sorti récemment un petit flash générique, Remote Lite II qui peut se targuer d'être générique, de concerner autant les appareils argentiques que numérique, d'être livré avec quelques menus accessoires et pour finir d'être vendu à moins de 60 euros. Bref, exit les réflexions sur l'électronique, le problème se limite désormais au caisson.

Le Remote Lite II de Sunpak est un petit flash compatible à la fois numérique et argentique. Il constitue un choix évident pour ce projet.

 

 

Conception du caisson

Construire le caisson étanche n'est pas intrinsèquement plus compliqué que celui d'un phare de plongée. Il se pose cependant deux difficultés. D'une part, le flash doit pouvoir rentrer et la forme cyclindrique des tubes PVC tend à rendre la taille du boitier assez imposante. L'étanchéité est alors difficile à obtenir sans utiliser de clé à sangle pour vérouiller le caisson ou de remplacer les joints plats par des joints toriques. D'autre part, il faut réussir à positionner et maintenir le flash dans le caisson. Bref, comme en photo ou video, il est nécessaire de disposer d'une platine de fixation.

Le boitier pratiquement fini. En haut, l'interrupteur étanche. En bas, à droite, le presse étoupe pour la fibre optique. L'ensemble résiste à 40m de profondeur.

 

Le caisson doit comporter des commandes notamment le ON/OFF qui pourra être réalisé avec un interrupteur électrique étanche. Les réglettes pourront comme cela été vu plus haut être réalisées à partir d'ampoules ILS positionnées parallèlement à l'interieur du caisson avec en face à l'extérieur un rail et un curseur magnétique (qui se bloque sur chaque position). Pas de trou à faire. Cette solution est utilisée sur des flashs commerciaux. Une autre solution reste le passage rotatif étanche relié à un commutateur mais cette solution est chère.

Un point à ne pas négliger non plus et la fibre optique et sa fixation sur le flash et sur le caisson. Un boitier rigide de cassette video peut fournir le plastique nécessaire pour faire le cache du flash de l'appareil photo. Des adhésifs à faces autoaggripantes assureront la fixation. La fibre optique passe dans le caisson via un presse étoupe qui accepte un cable aussi fin que les 2,2 mm de diamètre d'une fibre plastique standard.

Des solutions simples restent l'usage de boites étanches. Otterbox et Peli Products fabriquent des boîtes étanches. Mon choix reste otterbox dont les boites supportent des profondeurs importantes bien supérieures au 30m initialement annoncé par le fabriquants. Le format adopté est par ailleurs compatible avec un autre projet: l'éclairage à lumière noire. Cependant ces boites surtout transparentes sont difficiles à trouver et les systèmes de fixations sur un bras photo sont plus difficiles à réaliser qu'avec un tube PVC où un collier suffit simplement à réaliser un point de fixation.

 

Conception du caisson

Les lignes de construction d'un flash sont présentées en cliquant sur le lien suivant: PROTO FLASH.

 

 

 

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